La biologie médicale libérale indépendante associée à une étude de cohorte rétrospective
Nos confrères d’Unilians, membres de LaboFrance ont participé à une étude publiée dans le numéro de septembre/octobre de la revue « Santé Publique ». Sous le titre « la distance entre domicile du patient et le laboratoire influence-t-elle le suivi biologique du diabète ? » Au cours de cette étude que nous saluons, nos confrères ont travaillé en étroite collaboration avec le département de médecine générale du CHU de Lyon et le service de santé publique du CHU de St Etienne. Il s’agit d’une étude rétrospective sur une cohorte de 12 773 sujets diabétiques, qui se proposait d’évaluer les facteurs d’amélioration du suivi des recommandations de la HAS sur le diabète. De cette étude il ressort que seuls 14,8% des patients ont un suivi conforme, le facteur de corrélation principal (facteur favorisant un suivi de la pathologie dans le respect des recommandations en vigueur) identifié par cette étude étant la proximité géographique avec le laboratoire d’analyses médicales de chaque patient.
Le facteur favorisant principal du bon suivi du diabète n’est pas l’aspect financier, mais la proximité géographique du laboratoire d’analyses médicales
Une relation statistiquement significative a été mise en évidence entre l’augmentation de la distance patient diabétique/LBM et la diminution de l’observance. Bien sûr d’autres facteurs entrent en jeu et le suivi des recommandations est multifactoriel —comme le montre par exemple l’étude de Bachimont et coll. dans la revue Sciences Sociales et Santé du juin 2006—, mais ces résultats sont néanmoins porteur d’enseignements inédits. Ainsi, c’est la toute première fois qu’est objectivé de façon scientifique l’intérêt de la granularité fine du maillage territorial dans la prise en charge médicale, ce modèle qui est celui de LaboFrance/BPR-AS et que nous défendons. Au delà, cela conforte les résultats d’autres études démontrant que la difficulté d’accès au professionnel de soin, que ce soit pour des raisons géographiques, ou par une démographie déclinante (rendez-vous à plusieurs mois), ou matérielles (handicap, transports en commun, etc.) est le facteur majeur de renoncement aux soins bien avant la question pécuniaire. Les résultats de ces études permettent de mieux éclairer les tutelles lors de nos discussions avec elles, en apportant des arguments incontestables en faveur d’un modèle de biologie praticienne de proximité, appuyée sur un maillage territorial fin, pondérant ainsi le modèle de l’industrialisation à outrance.
De façon incidente, la création de chaires de médecine générale permet enfin de s’intéresser à l’ambulatoire, et de ce fait à ce qui fonde également notre profession. Participer à ces études, s’inscrire dans la politique de développement de l’ambulatoire et du premier recours dans le parcours de soin, est également un moyen de préparer l’avenir du soin en France. Et sur ce terrain, grâce aux talents que recèle notre réseau, LaboFrance/BPR-AS est également présent.